Anachroniques

28/12/2015

De l'art de l'adaptation

Barrie James Matthew, Peter Pan, traduit et adapté par Maxime Rovere, illustré par Alexandra Huard, Milan, 2015, 64 p. 16€90
Les illustrations d’Alexandra Huard, aux couleurs soulignées, au dessin plus enfantin, s’unissent à la poésie de l’écriture adaptative de Maxime Rovere. L’œuvre ainsi créée rend un bel hommage au roman de James Matthew Barrie, Peter Pan.
Peter Pan est un jeune garçon qui vit au Pays du Jamais, « NeverLand ». C’est un pays sans frontière, niché aux creux des rêves d’enfant pour un temps sans contrainte où la fantaisie se joue des heures pesantes, lourdes de passé, de futur tout tracé. C’est un présent de l’imaginaire dans un espace d’émerveillement.
Le jeune héros avait fui la terre du réel après avoir surpris une discussion entre ses parents, entendant comment ils voulaient figer son avenir. Quelque temps plus tard, voulant les visiter, il avait vu sa mère penchée sur un autre enfant, et compris qu’il avait été remplacé.
Dans son monde imaginaire, ce Pays du Jamais, Peter Pan est accompagné d’un être merveilleux, scintillant, tintinnabulant : la fée Clochette, rare figure féminine du roman avec la princesse indienne Lys Tigré, dont le courage la porte à occuper la place la plus dangereuse au plus près des ennemis qui talonnent sans cesse sa tribu. Il y a aussi les sirènes qu’il faut se garder d’approcher. Peter Pan a recueilli les Enfants Perdus, ceux que le  monde cruel des adultes a maltraités. Il les protège des pirates et de leur chef, le capitaine Crochet.et cela avec ruse et intelligence.
Lors d’une de ses escales sur terre, Peter Pan rencontre Wendy qu’il conduit auprès des siens. La petite fille va jouer avec conviction le rôle de maman. Sa place privilégiée dans le cœur du jeune garçon va lui attirer la jalousie de la fée Clochette. Les petits frères de Wendy, qui l’ont accompagnée, apprennent, auprès des Enfants Perdus et du héros, à surmonter l’effroi qu’avaient favorisé une éducation rigide et les terreurs induites par l’autorité des familles.
« Je suis la jeunesse, je suis la joie » dit Peter Pan.
La traduction de Maxime Rovere souligne le pouvoir de la fantaisie sur un monde de contrainte où l’on ne sait pas, comme le chante Jacques Brel, « devenir vieux sans être adulte ». Elle ébauche avec finesse, avec un humour doux, ce qui fait grimacer l’enfant éternel, qui se méfie des belles jeunes femmes, comme Wendy le devient, et ne comprend rien au langage des baisers, mais ceci est une autre histoire.
Annie Mas

Stevenson Robert-Louis, Docteur Jekyll et Mister Hyde, illustré apr Sébastien Mourrain, traduit et adapté par Maxime Rovere, Milan, 2015, 64 p. 16€90
Le travail d’adaptation des classiques sont parfois des prolongements au mythe littéraire qu’une œuvre a engendré. C’est le cas ici. Les illustrations de Mourrain emportent l’enthousiasme, réussissant à traduire autant une époque que l’univers de Stevenson. Privilégiant le fris et noir, rehaussés parfois de couleurs, les dessins donnent une interprétation intelligente du roman de Stevenson. L’adaptation reste une adaptation en valant, au fond que par l’entrée du lecteur dans le domaine littéraire patrimonial occidental.

Hugo Victor (d’après), Les Misérables, adaptation de Luc Lefort, illustrations de Gérard Dubois, Nathan, 2002, 64 p. 15€
Faire entrer les préadolescentEs dans ce roman mythique de la littérature française par une adaptation, c’est vouloir perpétrer une culture patrimoniale, permettre aussi à de jeunes lecteurs de se familiariser avec cosette et jean Valjean. L’adaptation, comme toujours, reste une troncation. Mais le travail d’illustration force l’attention. Les images sont empreintes de gravité, tons gris, bruns, ocre, rouges, composées avec rigueur, optant pour un cadrage en plans moyens, avec des personnages qui interrogent les lecteurs par leurs regards immenses et fixes. L’univers hugolien se fait peu à peu impalpable, plus poétique que réaliste, ce qui, au final, amène Les Misérables du côté du mythe où l’adaptation trouve sa seule raison d’être. Mais c’est une raison sociale.

Cerventes Miguel de (d’après l’œuvre originale de), Don Quichotte, adaptation de Maria Angélidou, traduit du grec par Jean-Louis Boutefeu, illustrations de Vassilev Svetline, Milan, 2006, 64 p. 14€95
Comme dans le cas précédent, mais avec plus de pertinence, l’adaptation, qui, ici, est passé par une traduction grecque avant de parvenir à la traduction française, l’adaptation n’a de sens que dans le legs à la jeunesse d’un personnage mythique, connu de tous et toutes, à l’histoire non moins apprivoisée par nos sociétés par fragments d’enchantements du monde contemporain. Quatre cents ans après, aujourd’hui en 2015 (le livre date de 1605/1615), l’adaptation apporte un visuel flamboyant, une interprétation graphique onirique autant qu’historique de par les couleurs choisies et le trait du dessin. Le grand format du livre (260 x 315 mm) magnifie l’ensemble. A défaut de lire l’intégrale du roman, c’est une manière de donner aux préadolescents une approche de l’œuvre et de l’époque de son auteur.

Philippe Geneste

20/12/2015

Une guirlande de livres

Gervais Bernadette, Alpha Bête, Gallimard jeunesse – Giboulées, 2015, 56 p. 15€
Cet alphabet repose sur la stylisation d’une partie d’un corps d’animal pour mettre en exergue une lettre : V comme la gueule du crocodile, C comme la patte du scarabée, M comme les bosses du chameau, Y comme la rayure centrale du zèbre, B comme la tête de la libellule etc. Ici, seul le graphisme est pris en compte et le livre se fait livre d’art sans lourdeur didactique. Le texte est réduit à l’explication de ce qui fait lettre dans le corps moyennant une stylisation non pas idéographique mais littéralographique. D’un format confortable (240x320), ce hors série Giboulées s’adresse aux enfants dès 6 ans qu’il invite à observer les dessins, voire le monde environnant pour y trouver ce qui s’écrit du langage humain. L’Alpha Bête ouvre une entrée esthétique dans l’écriture.

Bednar Sylvie, Mangard Annick, Ces Animaux qui se ressemblent, Casterman, 2015, 56 p., 13€95
Quelle différence existe-t-il entre l’autruche et l’émeu, le hérisson et le porc-épic, la langouste et le homard, la chouette et le hibou, l’éléphant d’Asie et l’éléphant d’Afrique, le guépard et le léopard, la grenouille et le crapaud, le dromadaire et le chameau, l’iguane et le varan, la mouette et le goéland, le crocodile et l’alligator, le chacal et le coyote, l’abeille et la guêpe, le pingouin et le manchot, le lièvre et le lapin, l’aigle et le vautour, la mygale et la tarentule, la cigale et le grillon, le renne et le cerf, la baleine et le cachalot, l’hirondelle et le martinet, le phoque et l’otarie, le castor et le ragondin, la pieuvre et le calamar, la vipère et la couleuvre ? A raison d’une double page ces couples d’animaux, qui se ressemblent, sont différenciés. C’est une manière de plonger sans effort dans les questions éthologiques, d’anatomie, de meurs, de lieu de vie, de régime alimentaire. Le choix du dessin à la place de la photographie permet à l’enfant de mieux repérer les différences et donne un air naturaliste à l’ouvrage déjà de bon format (215x280 mn). Un livre érudit et utile, agréable et stimulant, un beau livre !

Strack Emma, Chouette ou hibou ? Quelle différence ? illustré par Guillaume Plantevin, Gallimard, collection albums documentaires, 2015, 144 p. 17€90
Le premier chapitre de l’ouvrage complète le précédent, sur une problématique identique. Les autres chapitres portent sur d’autres sujets. Le livre étudie soixante paires que nous avons l’habitude de confondre. Ces paires sont réparties en six chapitres : animaux, alimentation, géographie/paysage, vêtement/mode, santé, quotidien/ville. Le travail graphique et de pixel-art de Plantevin fait tendre ce volume vers le livre d’art. Enrichissant, étonnant, beau à regarder, plaisir intellectuel et plaisir esthétique se joignent. Une belle idée de cadeau.

Gravier-Badreddine Delphine, Les animaux de la savane, collectif d’illustrateurs, Gallimard, collection Mes premières découvertes, 2015, 24 p. + 4 transparents, 9€ ; Mettler René, La fourmi, illustrations de Mettler, Gallimard, collection Mes premières découvertes, 2015, 24 p. + 4 transparents, 9€
Voici deux livres de la série classique de la collection. La Fourmi est un chef d’œuvre. A l’intérêt documentaire se joint l’exemplarité des illustrations de Mettler. Quant au volume Les animaux de la savane où on retrouve Mettler, c’est un régal avec des choix ingénieux de détails retenus pour les différents animaux présentés.

Duhême Jacqueline, L’Oiseau philosophie, texte de Gilles Deleuze choisis par Martine Laffon, Gallimard, 2015, 48 p., 10€
Comment rendre compte d’un texte de philosophie ? Quel lien unit le langage pictural et le langage verbal ? Jacqueline Duhême répond à la manière de ces plasticiens interprétant librement des œuvres poétiques. L’image ne va pas reproduire le texte, elle ne le doit pas. Elle doit en élargir le propos à un imaginaire d’une autre substance. Substituer la cohérence picturale à la cohérence verbale, revient à faire œuvre sur l’œuvre et non à illustrer l’œuvre. Les ingrédients de Jacqueline Duhême sont toujours les mêmes, l’innocence enfantine approchée par la naïveté picturale. Toutefois, effet du texte deleuzien, la graphiste emprunte davantage que de coutume à la géométrie, pour la composition des illustrations sur lesquelles est soit encadré soit surimposé le texte. C’est « qu’il ne faut pas être savant, savoir ou connaître tel domaine, mais apprendre ceci ou cela dans des domaines très différents » : n’est-ce pas l’énoncé du programme de peinture qui accompagne tout texte, notamment philosophique ?
C’est en 1956 que Jacqueline Duhême rencontre Gilles Deleuze, ami de son mari. Mais ce n’est qu’au terme de sa vie que Deleuze acceptait à l’initiative de la philosophe éditrice Martine Laffon de faire paraître un choix de textes à destination des enfants illustrés par Jacqueline Duhême. Quand le livre paraît, en 1997 au Seuil, Deleuze est mort depuis deux ans, mais le livre était achevé ou presque : « J’aime ce petit livre dessiné dans le chagrin » (1).
Philippe Geneste

(1) Jacqueline Duhême rencontre en détail cette visite dans Une Vie en crobards, Gallimard, 2014, 142 p. notamment pp.84/88

12/12/2015

la lecture en cadeaux

Badreddine Delphine, 5 minutes de câlins avant d’aller dormir, illustrations de Mélusine Allirol, Nathan, 2015, sept livres de 10 pages réunis sous couverture-coffret, 14€90
Pour les tout petits, les sept petits livres, avec chacun une figure animalière pour une historiette anthropocentrique, illustrés avec douceur, tendresse et gaieté, qui culmine avec câlin géant chez la famille lapin. Bien sûr, vouloir porter la famille comme source naturelle de l’enfance est une visée idéologique certaine qu’on ne peut que regretter. Mais l’ensemble du livre-coffret avec son grand format est un beau livre cadeau, à coup sûr.

Kamigaki Hiro et IC4Design, Labyrinthe city : serez-vous à la hauteur ? adaptation française Emmanuelle Pingault, Milan, 2015, 36 p. 16€50
L’ouvrage est en fait un livre-jeu. Il repose sur une intrigue policière qui se déploie sur un grand format 260x350 avec des illustrations fourmillant de détails. Le texte oblige le lecteur à aller rechercher dans l’image les indices qui permettront de donner du sens à l’intrigue et d’avancer, ainsi, de double page en double page. Le point de vue étant panoramique et en plongée, c’est un véritable vertige auquel lecteurs et lectrices sont confrontés. Plonger dans l’image prend un sens quasi littéral. L’attention et le travail d’observation et l’exercice de la perception visuelle sont sollicités avec exigence.

cherry Georgi, City Atlas. Faites le tour du monde en 30 plans de villes, illustré par Martin Haake,  Gallimard, 2015, 64 p. 22€90
Lisbonne, Barcelone, Moscou, Londres, Paris, Amsterdam, Rome, Berlin, Helsinki, Oslo, Copenhague, Stockholm, Athènes, Istanbul, Prague, Budapest, Montréal, Toronto, Chicago, New York, Le Cap, Buenos Aires, Rio de Janeiro, Mexico, San Francisco, Hong Kong, Tokyo, Séoul, Mumbai, Sydney sont présentées avec un foisonnement d’illustrations au graphisme plutôt géométrique, réparties sur un plan succinct de la ville traitée. Tout l’ouvrage repose sur la visite patrimoniale, visualisant des monuments, des rues, des mœurs. Un encart situe la ville dans le pays. Le grand format, l’abondance des motifs illustrés, le beau grain de la couverture qui en fait un objet agréable au toucher, sont les caractéristiques de ce livre que l’on offrira en cadeau aux enfants dès 7 ans.

Tavernier Sarah, Verhille alexandre, Monumental. Records et merveilles de l’architecture, Milan, 2015, 56 p. 19€90
Cet ouvrage se présente comme un atlas des monuments d’Europe, d’Afrique et du Proche Orient, d’Asie et d’Océanie, d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud. Ce sont les cinq parties qui composent le livre. Situés dans un premier temps sur une carte du continent ou sous-continent, très claire car sur une double page d’un format 270 x 370, les monuments sont ensuite présentés et commentés sur six doubles pages. Chaque partie compte ainsi 8 pages de très grand format. Des informations géographiques et démographiques accompagnent les présentations toutes très illustrées. L’ouvrage emporte l’intérêt par sa simplicité de lecture, d’une part, son efficience pour situer les monuments et, enfin, par l’apport en information sur les pays du monde et leur situation les uns par rapport aux autres. Un beau cadeau pour les enfants dès 7 ans.

Badreddine Delphine, Explore ! La Terre et le ciel, Gallimard jeunesse, 2015, 18 p. 14€90
Illustré par un collectif d’illustrateurs, ce livre pop-up, livre animé, donc, est un régal. Le petit enfant à partir de 4/5 ans mais tout aussi bien à 6/7 ans, est invité à fouiller les détails inclus dans l’ouvrage Le nombre de page est donc plus important que ce que la pagination indique. Il y a des rabats, des languettes permettant de faire tourner des illustrations, et il faut à l’enfant actionner des languettes, soulever des plastiques. L’enfant qui est dans ses premiers pas en lecture, y trouvera aussi de l’intérêt, surtout si on lui a lu le livre avant. La double page sur les astres explique le nom des constellations par l’illustration masquée dans une fenêtre à soulever. L’enfant est introduit à la connaissance de la représentation des principales planètes. Le grand format (200 mm x 250) permet un grand confort de lecture.

Davey Owen, Singes, Gallimard, 2015, 40 p. 14€90
Cet ouvrage est lié à l’exposition “Sur la piste des grands singes” qui a lieu au Musée d’Histoire Naturelle jusqu’au 21 mars 2016. Il a été relu par la primatologue Shelly Masi. Les illustrations stylisées d’Owen Davey, auteur spécialisé dans l’album documentaire, amène le lecteur à la découverte de la grande famille des singes. Si le clin d’œil au carnet d’un naturaliste est bien présent, Owen Davey tire la couverture du reportage vers l’art du dessin et de la couleur. La diversité des espèces, l’exploration de celles du Nouveau monde et celles de l’ancien monde, l’arrêt sur les plus étonnantes, la précision sur les mœurs, les caractéristiques physiques, font du livre un régal pour l’intelligence autant que pour l’appétit esthétique du lectorat. Des remarques sur l’évolution, les processus adaptatifs, très simplement abordés, certes, mais présents, enrichissent utilement le volume. En fin d’ouvrage, l’auteur interroge les stéréotypes communs sur les singes, il explique les effets de la déforestation. Le livre se clôt sur un index qui permet de lire différemment Singes, et de le relire sans fin…

Jenny Broom, Le Jardin des merveilles. Un bestiaire extraordinaire, traduit par Isabelle Dubois, illustrations de Williams Kristjana S., Milan, 2015, 48 p. 19€90
Si le sous-titre peut induire en erreur, le titre, lui, ouvre la perspective graphique et picturale de l’illustration. Ce documentaire de grand format (280x340) propose avec une illustration luxuriante, la traversée de cinq écosystèmes : la forêt amazonienne, d’abord, la Grande Barrière de corail, le désert de Chihuahua, la Forêt-Noire, les montagnes de l’Himalaya. A chaque fois, l’espace étant présenté dans toute sa diversité y compris climatique, nous partons à la rencontre de quelques espèces animales caractéristiques, sinon uniques. Pourquoi avoir titré « Jardin » ? Parce que la planète est le jardin de l’humanité, répondraient les deux autrices. C’est leur parti pris avec la volonté de faire partager par la présentation l’héritage merveilleux des ressources naturelles de la vie sur terre. Un chef d’œuvre éditorial, dessiné et pictural, un livre cadeau avec lequel l’adulte est sûr de faire plaisir à l’enfant.

Lamoureux Sophie, La Petite Encyclopédie des pourquoi ?, Gallimard, collection premières lectures et découvertes, 2015, 68 p. 11€90
Un sommaire détaille l’ensemble des soixante-dix-huit pourquoi ? traités par l’ouvrage, répartis sur trois parties : les animaux, le corps, la terre et le ciel. Même s’il singe les questions enfantines, le livre ne se fonde pas dessus. Les Pourquoi ? relèvent plutôt de la volonté documentaire chère à cette remarquable collection. Cet épais volume reste rédigé pour des enfants de 5 à 7 ans avec un travail d’illustrations et de légendage très précis. Des pages transparentes enrichissent la lecture de surprises diverses et les planches encyclopédiques regorgent d’informations.

Commission lisez jeunesse, Philippe Geneste

02/12/2015

Pratiques du numérique chez les jeunes

TISSERON, Serge, Guide de survie pour accros aux écrans…ou comment garder ton ordi et tes parents, Paris, Nathan, 2015, 95 p.

Présentation du livre
Ce livre présente 15 situations qui peuvent correspondre à des problèmes ou à des interrogations de la part d’enfants ou d’adolescents concernant leur utilisation du numérique et leur ressenti face aux écrans. Il peut s’agir, par exemple, de leur utilisation de Facebook, d’une certaine addiction aux jeux vidéo, de leur pratique d’Internet …
Organisation du livre
Les 15 situations correspondent chacune à un thème et sont présentées sous la forme d’une question ou d’une affirmation. Ensuite, un quiz intitulé « Et toi ? » propose un questionnaire avec trois questions dont les réponses comportent chacune un symbole. En bas de la page se trouvent les explications correspondant à chaque symbole. En fonction des réponses données, le lecteur peut, en se référant à l’explication du symbole qu’il a le plus entouré, évaluer sa connaissance dans le domaine concerné ou connaître son degré d’addiction.
Après le quiz, une explication développe la situation de départ en en exposant les problèmes éventuels ou en présentant des concepts liés au thème (par exemple, le droit à l’image pour le thème « j’ai publié une photo super drôle d’un copain »).  En outre, un « dico de survie » donne une définition d’une notion spécialisée liée au thème (par exemple, la « e-reputation » pour le thème « je peux dire ce que je veux sur Internet, puisque ensuite j’efface tout »).
Enfin, un plan d’action propose au lecteur des conseils pour maîtriser le thème abordé. Un petit paragraphe « A ne pas louper » complète ces conseils.
Analyse du livre
Ce livre permet de découvrir des notions spécialisées liées à l’addiction aux écrans et à la gestion de l’identité numérique tout en s’amusant. En effet, il est simple à lire et son organisation (avec le quiz…) en fait un ouvrage ludique. Les illustrations de Jacques Azam contribuent beaucoup à ce côté amusant.
 Son auteur, Serge Tisseron, est un psychiatre et un psychologue spécialiste concernant les relations entre les enfants et les écrans. Dans ce livre, il part des pratiques du numérique chez les jeunes pour leur donner des conseils et leur expliquer les enjeux que ces pratiques peuvent avoir, ce dont les jeunes ne se rendent pas forcément compte.
Ce livre, conseillé à la lecture dès l’âge de 9 ans, peut également éclairer des collégiens, des lycéens, ou des parents souhaitant comprendre la pratique du numérique chez leur enfant.

Milena Geneste